Le Cannes Yachting Festival Gate
24 août 2020La saison a été compliquée cette année, notamment à cause de tous les congrès annulés.
Alors quelle ne fut pas le bonheur des professionnels de la région lorsqu’ils ont appris le maintien du 1er congrès de l’année post COVID19 à savoir le Cannes Yachting Festival !
Mais la joie fut de courte durée car nous avons appris il y a peu, l’annulation de celui-ci par Mr le Préfet des Alpes Maritimes !
Les professionnels sont écœurés, le Maire de Cannes très déçu et le Préfet rejette la faute sur REED MIDEM, les organisateur de ce Festival…
Retour sur le Cannes Yachting Festival Gate !
Seulement 15 jours avant la date annoncée, la nouvelle tombe comme un couperet : Le Cannes Yachting Festival est annulé. 1ère raison avancée : le préfet qui remet en cause les normes de sécurité anti COVID de l’événement, les réactions ne tardent pas à suivre.
D’un côté une lettre ouverte d’un hôtelier au Préfet, qu’il met en cause :
« M. le Préfet, nous savons tous ce qu’est un Préfet et ce que nous lui devons. Vous êtes le plus éminent représentant de l’Etat dans notre département.
A ce titre, nous respectons votre autorité et vos décisions.
Et pourtant, aujourd’hui même vendredi 21 août 2020, vous avez décidé de prendre une décision parfaitement incompréhensible, compte tenu de ce que nous vivons depuis plusieurs semaines en tant qu’acteurs du tourisme local.
Votre autorité n’a pas été suffisamment respectée en juillet et en août, et les forces de police n’ont manifestement pas su empêcher des rassemblements importants sur les plages, dans les bars ou discothèques. Le plus souvent, les gestes barrière n’étaient pas respectés. Les vacanciers torse nu en ville, sans masque et sans souci des distances ont envahi nos commerces, nos plages, nos centres urbains.
Et, par miracle, nous n’avons pas de « clusters » dans les Alpes-Maritimes. Seulement quelques cas de COVID, ayant justifié la fermeture de rares établissements.
Cette population va bientôt nous quitter pour cause de rentrée. Nous nous préparions à recevoir – enfin- une clientèle professionnelle plus respectueuse des nouvelles règles sanitaires.
Et voilà que vous décidez de ne pas autoriser le Cannes Yachting Festival! Alors que nos hôtels étaient bien remplis en cette semaine de septembre!
C’est un désastre économique Monsieur le Préfet. Votre décision méconnaît la population qui aurait participé à ce Cannes Yachting.
Evidemment, des exposants et participants rompus au respect des distances, au port du masque, aux règles d’hygiène qui s’imposent désormais à nous. Nous allons devoir rembourser une population qui ne viendra pas, et qui présente beaucoup moins de risques sanitaires que celle que nous venons d’accueillir tout l’été.
Nos affaires avaient repris un peu de couleurs en juillet, avant de faire un très bon mois d’août, et patatras! Nous voilà de nouveau abattus par une décision injuste et inexplicable.
Notre année 2020 va-t-elle se résumer à un mois et demi d’activité? Vous savez bien que ce n’est pas concevable. Votre décision va accélérer les dépôts de bilan.
Qu’allons- nous devenir? Quelles seront nos ressources pour traverser l’hiver? Allons-nous devoir passer le reste de notre vie à devoir rembourser des prêts garantis par l’Etat? Le même Etat qui bloque l’activité économique? Le même Etat qui versera votre salaire de septembre, alors que le nôtre se résumera à la portion congrue durant de longs mois encore.
Votre décision nous met en colère Monsieur le Préfet, dans un contexte où nous voyons des rassemblements de supporters autorisés – ou non réprimés- alors que les règles sanitaires ne sont manifestement pas respectées.
Dans un contexte où nous voyons un parc d’attractions ouvert avec des spectacles pouvant accueillir plus de 5.000 personnes. Alors que nous – commerçants à Cannes, et ailleurs- nous sommes battus pour faire revivre le tourisme, en faisant des sacrifices et des offres promotionnelles qui ont fonctionné.
Nous nous sommes battus pour le port du masque et le respect des distances dans nos établissements. Nous avons investi pour améliorer encore nos règles d’hygiène.
Pour quelle récompense Monsieur le Préfet?
L’interdiction de travailler durant une manifestation qui ne représente – nous en sommes certains- aucun risque pour l’ordre public et la situation sanitaire de notre pays. Oui, nous sommes extrêmement déçus Monsieur le Préfet. Le Cannes Yachting Festival 2020 n’aura pas lieu.
Il est encore temps de le rétablir si le bon sens finit par l’emporter. »
Et de l’autre côté, Mr David Lisnard Maire de Cannes épingle lui aussi ce même coupable désigné :
« Le Cannes Yachting Festival, qui devait avoir lieu du 8 au 13 septembre 2020 et marquer le coup d’envoi de la reprise de l’événementiel à Cannes, est finalement annulé par le représentant de l’État dans le département. Celui-ci prétexte des lacunes dans les mesures sanitaires proposées par l’organisateur alors même que l’Agence Régionale de Santé a qualifié le protocole sanitaire de la manifestation de très satisfaisant.
Cette décision est absurde sur le plan sanitaire, préjudiciable en matière économique et totalement inéquitable.
Cette décision est effectivement absurde sur le plan sanitaire car le Cannes Yachting Festival a lieu en plein air sur 90.000 m2, sur plusieurs sites, avec une faible densité de personnes (soit 5 à 6 m2 / pers.), et l’organisateur a prévu des mesures de protection parfaitement adaptées à la situation, y compris en cas de passage en zone rouge, telles que :
- le port du masque pour tous et la mise à disposition de gel hydro-alcoolique ;
- un zonage strict des deux espaces (Port Canto / Vieux Port) ;
- un système de comptage en temps réel avec point de situation toutes les 30 minutes ;
- des zones de rétention des visiteurs à l’extérieur du salon pour permettre de réguler et de fluidifier si besoin ;
- la gestion des accueils et des files d’attente (dissociation des entrées et des sorties, distance des files d’attente, points de contrôle, agents de surveillance en nombre, etc.).
Cette annulation est par ailleurs très préjudiciable en matière économique : de nombreuses familles de prestataires (commerçants, artisans, etc.) attendaient cet événement impatiemment et sont aujourd’hui sans revenus. C’est un coup porté à l’emploi et à l’économie.
Enfin, cette décision est totalement inéquitable, puisque tous les autres événements du département accueillant un large public ne sont pas traités de la même façon.
Lorsqu’elle est bien encadrée, et de surcroit en plein air, avec une jauge maitrisée et aucun rassemblement sur site, une manifestation telle que le salon de la plaisance pose beaucoup moins de problèmes sanitaires que d’autres situations quotidiennes. Je pense notamment aux comportements inconséquents et sans mesure d’établissements festifs qui ont particulièrement troublé la période estivale et pour lesquels mes signalements aux services compétents de l’État sont hélas restés sans réponse.
L’État devrait également concentrer ses efforts sur la situation qui se dégrade dans les Ehpad, protéger les plus fragiles d’entre nous, enfermés, et exposés aux conséquences de la maladie.
Cette décision d’annuler le salon de la plaisance est donc incohérente et inappropriée. »
Mais voilà, Mr le Préfet ne voit pas les choses de cette façon et entend faire valoir son droit de réponse qui ne tarda pas, rejetant la faute sur le REED MIDEM :
« Les Alpes-Maritimes sont quasiment en rouge. Il était difficile d’accepter une telle dérogation. J’ai proposé aux organisateurs de revoir leur modèle. Malheureusement, ils ont estimé dès le début de la négociation que ce serait 15.000 ou rien. Je leur ai dit qu’ils pouvaient peut-être s’adapter en supprimant par exemple la partie grand public. Entre 5.000 et 15.000, il existait une marge de discussion. Je suis attristé par cette situation, et les représentants de la Ville de Cannes l’ont bien vu. »
[…]il faut de la cohérence. À Cannes où le port du masque est obligatoire, y compris dans les résidences privées, dans leurs couloirs et leurs ascenseurs, comment imaginer qu’un événement mondial avec des gens venant de toute la planète, de zones rouges contaminées, puissent se retrouver à Cannes dans des conditions similaires à celles de l’année dernière ? Il fallait absolument que le modèle évolue. Cela n’a pas été le cas.
Voir l’interview complète sur le site de Nice-Matin :
https://www.nicematin.com/vie-locale/je-nai-rien-annule-du-tout-accuse-davoir-compromis-le-cannes-yachting-festival-le-prefet-des-alpes-maritimes-se-defend-559794
Mr le Maire de Cannes a depuis demandé à l’Etat, via une lettre au ministre de l’Intérieur, une indemnisation :
« …au regard de tout ceci, du non-sens sanitaire de la décision, de son caractère infondé et inéquitable, enfin de ses graves conséquences économiques et sociales David Lisnard sollicite de la part du ministre, l’indemnisation des professionnels et de la mairie… »
Nouveau rebondissement quelques jours plus tard, c’est au tour du REED MIDEM de s’insurger contre les accusations du Préfet :
« Que le préfet ait décidé de refuser une dérogation au Yachting Festival malgré la certification de notre protocole sanitaire par l’Apave et l’avis favorable de l’Agence régionale de santé (ARS) au vu de l’appréciation sanitaire locale dégradée est une chose. Mais devant le tollé général suscité, tenter de rejeter la responsabilité de cette décision sur l’organisateur en l’incriminant sur la base d’une présentation tronquée et déformée de la réalité en est une autre. C’est inacceptable de la part d’un représentant de l’État. »
Christine Welter, présidente du syndicat des hôteliers de Cannes et du bassin cannois (UMIH), a également voulu interpeller le Préfet dans une lettre lui étant adressée :
« Le message envoyé aux autres organisateurs de salons professionnels via cette annulation vient compromettre lourdement notre automne lié à l’événementiel. Et va accélérer les difficultés financières de nos entreprises. Il va nous falloir attendre mars pour retrouver, on l’espère, un Mipim sur lequel nous avons reporté les arrhes, et donc n’encaisserons pas de trésorerie! Notre hibernation va débuter dès septembre, sachant que la saison a commencé mi-juillet »
Au final tout le monde est « économiquement » perdant, et quand au bien fondé sanitaire de cette décision, nous laisserons les professionnels en juger par eux-même…
La saison Cannoise sera finalement de bien courte durée cette année, a peine sauvée par une forte présence parisienne en Juillet et Août mais tellement controversée en raison des trop nombreuses incivilités qu’ont causé une partie de cette clientèle venue de la capitale, ou plutôt de sa banlieue…
En tous cas, notre soutien va tout droit à tous les professionnels de la région, en espérant qu’ils arrivent à passer cette douloureuse année 2020 sans déposer le bilan…
Pourquoi toutes ces incohérences une fois de plus dans les décisions du préfet donc du gouvernement?
Merci pour cette information.
Catherine-Marie