une étude révèle l’ampleur du harcèlement dans les transports en commun

58% des sondés affirment avoir déjà subi des violences sexistes et sexuelles, 59% y avoir déjà assisté.

Le constat n’est malheureusement pas nouveau. En 2015, un rapport du Haut Conseil à l’Égalité révélait que 100% des femmes avaient déjà été harcelées au moins une fois dans les transports en commun.

Une nouvelle étude, centrée sur les Alpes-Maritimes cette fois, montre qu’en 2021 et en 2022 les violences sexistes et sexuelles étaient toujours bien présentes dans les bus, les trams et les trains.

Ses résultats ont été rendus publics lundi. Le plus marquant est le suivant: 58% des usagers et usagères des transports publics des Alpes-Maritimes interrogés* par Alter Égaux affirment avoir subi des violences sexistes et sexuelles, 59% en avoir été témoins.

Les victimes souffrent de l’indifférence

Dans ces cas de harcèlement, on retrouve en premier lieu les regards insistants (83,4%), plus encore que les remarques sexistes (67,7%). Viennent ensuite les effleurements (46%), les gestes déplacés (40%) et les frottements (36,3%). Les insultes (32,4%) et les menaces ou intimidations (21,8%) sont légèrement plus rares.

Dans l’écrasante partie des cas, les témoins de ces scènes répondent par l’indifférence (88%). Seuls 17,6% d’entre eux affirment venir en aide à la victime. Les altercations surviennent dans 7,9% des cas, les moqueries dans 6,4%.

Que ce soit pour les victimes ou pour les témoins, les situations de harcèlement génèrent en premier lieu de la colère (65%) et un sentiment d’insécurité (54,9%). L’injustice (46,8%), l’impuissance (41,3%), la peur (32,1%) et la fatigue (31%) apparaissent également.

Dans plus de la moitié des cas, ces faits se déroulent sur le réseau départemental Zou (34%) et sur le réseau Lignes d’Azur (24%).

Des campagnes d’affichage

Une fois cette tendance confirmée par les chiffres, comment l’infléchir? 81% des victimes interrogées souhaiteraient que les témoins interviennent, 58,3% aimeraient qu’on leur apprenne comment réagir dans ces situations.

Plus de 50% militent également pour une sensibilisation des usagers et des usagères et sur le lancement d’une campagne de communication. C’est ce qu’a décidé de lancer Alter Égaux, en partenariat avec les réseaux de transports maralpins.

Tout d’abord en affichant les chiffres-clés de l’enquête dans les différents transports en commun concernés. La campagne a débuté lundi et prendra fin le 29 mars.

Puis par le biais d’affichages, courant 2023, incitant les usagers et les usagères des transports en commun à intervenir lorsqu’ils assistent à des faits de violences sexistes et sexuelles.